Olivia Capua: «Ce que j’apprécie avec PULSIONS, c’est que c’est est un outil puissant qui ne met pas les personnes dans ces cases»

Psychologue de formation, Olivia Capua est consultante chez Scan Assessment. Experte en conseil RH, orientée compétences, cette passionnée des comportements humains est certifiée PULSIONS depuis 2016. Active à Genève et Lausanne, elle utilise la méthode dans divers contextes, qu’il s’agisse de recrutement ou de développement. Interview. 

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur Scan Asssessment ?

Nous sommes une petite structure active dans le domaine du conseil en ressources humaines, avec la notion de compétences au cœur de toutes nos prestations. C’est vraiment cette notion qui nous mobilise, qui nous passionne aussi! Si l’assessment reste aujourd’hui l’une de nos activités phares, nous accompagnons nos clients également dans des bilans de compétences ou des missions d’outplacement. Nous sommes aussi impliqués dans des partenariats avec eux pour concevoir de l’assessement sur-mesure, et développer des bilans de compétences à l’interne. Si, au départ, nous proposions des formules plutôt standardisées, on s’oriente de plus en plus vers des prestations personnalisées.

Qui sont vos collègues de travail?

Au niveau de l’opérationnel nous sommes quatre psychologues de formation, pour la plupart psychologues du travail. Pour ma part, je suis psychologue clinicienne et développementale. Une personne gère l’administratif. Sans oublier, bien sûr, notre propriétaire fondateur. Présents sur Genève et Lausanne, nous avons une clientèle en majorité professionnelle: entreprises, États, dans des secteurs publics et para publics, sans compter quelques mandats avec des particuliers, notamment pour les bilans de compétences.

Dans quel contexte vos clients font appel à vous?

En ce moment, nous avons passablement de demandes de soutien d’aide à la décision dans le domaine du recrutement des cadres. On travaille beaucoup pour les assessment, que ce soit de sélection ou de développement, avec des entreprises pour le top management. Pour accompagner des personnes par de l’outplacement en cas de licenciement, ou lorsqu’elles veulent offrir à leurs employés des bilans de compétences à l’interne pour les aider à se repositionner au sein de l’entreprise.

Quel a été votre premier contact avec PULSIONS?

C’était un contact très personnel puisque c’était dans le cadre de mon propre assessment pour être engagée chez Scan en mars 2016. C’est un outil que les équipes possédaient déjà et que nous utilisons toujours pour le volet d’auto-évaluation pour un assessment de sélection. Nous utilisons pas mal d’outils psychométriques comme les tests de personnalité, de motivation… Et avec PULSIONS nous pouvons disposer d’un outil comportemental qui colle bien avec nos pratiques. Notre philosophie est de mélanger plusieurs méthodes comme des mises en situation avec des comédiens, des entretiens, des outils d’auto-évaluation comme PULSIONS. Je le place dans les outils d’auto-évaluation car c’est la personne elle-même qui remplit son questionnaire.

Quel a été votre réaction à la découverte de votre profil?

Je connaissais quelques outils psychométriques que j’avais pu expérimenter de manière clinique lors de mon parcours universitaire ou professionnel. Je dois confier que, lorsque que j’ai commencé à répondre aux questions devant mon ordinateur, je n’avais pas trop d’idées de là ou ce test allait m’emmener. Lors de la restitution, j’ai été bluffée par la dynamique qu’offre la méthode, sur les séquences qu’elle propose, sur le mode opératoire.

Qu’est-ce qui, à votre avis fait la force de PULSIONS?

Indéniablement, en premier lieu, le fait que ce soit un outil comportemental, qui observe le comportement naturel, contrairement aux tests de personnalité qui expriment spontanément qui nous sommes. Il permet de dire : « Je ne discute pas de qui vous êtes mais de ce que vous faites. » Mine de rien, c’est quelque chose d’assez unique, du moins de ce que j’en connais. Ce que j’apprécie c’est que cela ne fige pas les personnes dans une boite, avec une étiquette. C’est plus dynamique, plus complexe aussi. J’aime aussi que PULSIONS n’ait pas non plus réponse à tout. Il faut laisser l’être humain à sa complexité. Quand je suis en assessment et que la personne ne se reconnait pas, j’aime que la discussion s’ouvre sur l’effort d’adaptation qu’elle a pu justement faire à un moment précis.

Que vous a apporté le fait de vous certifier?

Cela a beaucoup d’intérêt, j’ai trouvé cela passionnant à vivre. Cela dure deux ou trois jours. On peut penser que c’est peu, mais je suis certifiée sur d’autres outils psychométriques pour lesquels les formations ne duraient qu’une demi-journée. J’ai surtout beaucoup apprécié les échanges avec les personnes présentes lors de ces journées. Cela me donne encore aujourd’hui des éléments sur lesquels m’appuyer, des anecdotes, du storytelling. Cela apporte aussi, bien-sûr, de la crédibilité.

Comment présentez-vous l’outil aux personnes que vous accompagnez ?

Alors, et c’est sans doute une déformation professionnelle typiquement psy, mais je considère que la personne qui consacre du temps à répondre à ces questions est comme nous tous: un être complexe, émotionnel… Et que si l’être humain pouvait être réduit à un test psychométrique, cela se saurait. C’est un outil pertinent, valide, mais qui ne définit pas la personne. Comme je dis souvent aux gens: «Vous n’êtes pas qu’un profil PULSIONS.» Avec le temps, je me rends compte, par rapport à la compréhension de la méthode, que je prends plus de temps à expliquer les zones, les couleurs, plutôt que les comportements que les gens comprennent somme toute assez vite. J’ai, par exemple, le cas d’une personne qui n’avait aucune pulsion dans les zones à risque: Orange et Rouge. J’expliquais qu’elle devait ressentir plus de difficultés à rompre avec son environnement, à créer des ruptures. La personne disait ne pas se reconnaître, en arguant qu’elle avait démissionné, qu’elle avait mis fin à une relation amoureuse… Je lui ai expliqué qu’à ce moment-là, elle n’était pas dans le Rouge mais certainement dans le Vert et qu’elle avait décidé de se positionner. Il faut expliquer ces nuances, plus subtiles…

Dans quel contexte utilisez-vous PULSIONS?

Dans des assessment, de manière systématique. Chez Scan, comme je vous le disais précédemment, nous croisons différents types d’outils. Avec les outils psychométriques, je ne vais voir qu’une certaine facette. Je vais en voir d’autres avec des mises en situation… PULSIONS prend tout son sens dans ce cadre car il me sert à appuyer sur les comportements que j’ai pu observer par ailleurs dans la journée.

Il est aussi utile dans le cadre de bilans de compétences ou d’outplacement, dans le but de donner des clés à la personne pour comprendre son fonctionnement. Dans ce contexte et en tant qu’accompagnatrice cela me donne une grille de lecture unique sur la personne.

Je vous donne un exemple: j’ai accompagné une personne avec laquelle on avait fait le test PULSIONS puis, en parallèle, un exercice sur les valeurs. C’est une personne qui avait la Liberté comme pulsion fondamentale dans le Bleu et qui en contre-valeur avait de l’anticonformisme. C’était intéressant de faire un pont entre ces deux choses-là et cela expliquait complètement le fait que cette personne ait du mal à s’adapter à un cadre trop rigide.

Donc, PULSIONS fait vraiment partie des outils performants…

Oui et vraiment, ce que j’aime dans PUSLIONS c’est que c’est un outil qui est puissant, mais qui ne met pas les personnes dans ces cases toutes faites. Car nous sommes tous complexes, différents, avec des manières nuancées d’évoluer selon nos parcours de vie. Je pense à une personne pour laquelle j’avais fait un assessment de sélection et qui était dans un métier d’urgences, avec du stress, des interventions à l’appel. Il n’avait aucune pulsion dans le Orange et dans le Rouge… Ce qui est assez étonnant pour exercer ce type de métier… Cette restitution avait été longue, c’était très compliqué de le faire adhérer jusqu’à ce qu’on discute de sa capacité d’adaptation. Car oui, après 25 ans d’expérience, il arrivait à bien exercer son métier, mais il m’a avoué qu’il ne l’avait pas vraiment choisi, qu’on faisait cela de père en fils sans sa famille et qu’au début cela avait été extrêmement compliqué pour lui à vivre. C’est ainsi que j’ai pu le ramener à la pertinence de son profil PULSIONS en lui expliquant que maintenant, son activité ne le mettait plus dans la zone Rouge grâce à son expérience.