La voix posée et souriante, le verbe facile, le regard franc: pour Serge Sironi, dans RH c’est plutôt le H qui compte. Fondateur de l’entreprise Capital Seniors, un cabinet de conseils et de prestations en ressources humaines destiné aux cadres expérimentés, il utilise la méthode PULSIONS depuis plus de 10 ans pour mieux conseiller ses clients. Dans une interview, il nous livre les secrets de son travail et la valeur ajoutée qu’apporte la méthodologie PULSIONS afin de toujours garder l’humain au cœur du métier.
Comment est née l’aventure Capital Seniors?
J’ai l’habitude de dire que je suis un ingénieur qui a mal tourné car j’ai fini consultant en ressources humaines (rires). Après plus de 30 ans d’expérience dans le milieu je me suis réveillé un matin avec un besoin de nouveaux challenges. À 50 ans, je me suis dit “on remet les compteurs à zéro et on repart.” C’est là que j’ai décidé de créer Capital Seniors. Pourquoi? Parce que je me suis dit que si moi-même je me posais ces questions à ce stade de ma vie, d’autres devaient aussi se les poser: est-ce que je continue dans l’entreprise où je suis? Est-ce que je change de société ? Je me mets à mon compte? Est-ce qu’on achète une maison? Est-ce qu’on vend? Quel est mon état financier ? Quels sont les résultats de mon dernier « check-up » médical ?
Quel est votre cœur de clientèle ?
Il y a toute une génération de “baby-boomers” qui arrive exactement à ce stade de leurs vies en se posant ce type de questions – bon timing! Je me suis dit: lance-toi. Ça fait 10 ans que je suis à mon propre compte, 10 ans de plaisir dans cette approche qui allie trois axes: coaching, training et consulting avec mes valeurs qui se comptent au nombre de quatre: le respect, la discrétion, le professionnalisme et l’éthique. Dans toutes mes activités, je reste en adéquation avec mes valeurs. C’est l’humain, qui prime, toujours. En conseillant ces seniors, ces cadres expérimentés l’idée est très vite venue de travailler également sur l’intergénérationnel: un lien évident doit se créer en interne entre les générations x, y, z et les seniors pour enrichir et pérenniser l’entreprise!
Pour les accompagner, vous utilisez la méthode PULSIONS… Comment l’avez-vous connue?
Quand je me suis mis à mon compte, je me suis dit qu’il fallait que je challenge les outils psychométriques trop détaillés. J’en avais beaucoup utilisé dans mon activité précédente avec ce constat: il y a effectivement de bons outils mais soit un peu compliqués, soit trop superficiels. Il me fallait quelque chose de simple à utiliser et surtout de plus concret. C’est un de mes clients qui m’a parlé de la méthode PULSIONS, en 2010. Curieux, je l’ai d’abord testé sur moi-même et j’ai été très positivement surpris par le côté pragmatique et le retour très concret que Daniel m’a fait de mon profil (Daniel Schmid, fondateur de la méthode nldr). Ça a été le déclic, et depuis j’ai accompagné plus de 150 personnes avec PULSIONS.
Justement, comment intégrez-vous la méthode chez Capital Seniors?
Dans le cadre du coaching, la méthode donne précisément une clé d’entrée pour explorer les pistes. Avec le profil PULSIONS de mes clients je creuse pour comprendre leurs motivations et leurs comportements tant dans leur parcours de vie que dans leur parcours professionnel. Lorsque j’interviens dans des phases finales de recrutement, principalement pour des cadres supérieurs, j’amène un angle de vue différent grâce à la méthode – surtout pour analyser et anticiper les zones de performance et recommander un candidat plutôt qu’un autre.
En général, comment réagissent vos clients à la découverte de leur profil PULSIONS?
Au début ils sont un peu sur la réserve: “Ah, avec un questionnaire qui a pris moins d’une heure à être rempli vous allez me faire un retour précis? Bon.” Ils sont souvent habitués à des méthodes d’assessment beaucoup plus longues, donc à la découverte du questionnaire ils sont curieux, ils attendent le résultat. Et, souvent, ils sont impressionnés et même parfois un peu déstabilisés par la précision des résultats. Pour conseiller au mieux un client, il faut qu’il s’ouvre. Le certifié a là un grand rôle à jouer. Il faut adapter son discours au profil que l’on a devant nous! On n’a pas la même approche face à quelqu’un qui a une Sécurité dans le bleu ou un Social dans le orange. La méthode doit s’incarner par un consultant qui doit comprendre comment la transmettre: c’est donc un grand avantage que de connaître le profil d’une personne avant de démarrer le travail de coaching!
Auriez-vous un exemple concret d’un client qui a justement évolué en prenant connaissance de son profil PULSIONS?
Parmi mes clients, il y avait une équipe dans laquelle l’un des collaborateurs très compétent techniquement avait des difficultés à atteindre ses objectifs de vente. Il avait un Social assez bas, dans le orange. Après la découverte de son PULSIONS et l’échange que nous avons eu, cette personne a changé d’activité au sein de l’entreprise en passant du front de vente pour devenir le responsable du « Help desk » à la satisfaction de tout le monde et aujourd’hui on fait aussi appel à lui pour gérer certains conflits au sein du personnel. La prise de conscience du collaborateur et de l’entreprise sur ce point spécifique de son profil a permis de gérer une situation qui aurait pu déboucher sur le départ du collaborateur avec beaucoup de frustration.
Il a donc pris conscience de son effort d’adaptation. Lorsque celui-ci est trop important, il peut créer des malaises en interne, allant jusqu’au burn-out… Avez-vous déjà rencontré de tels cas?
Oui, surtout lorsqu’il y a une incohérence entre les valeurs personnelles, et les valeurs de l’entreprise. Imaginons une personne travaillant dans les ressources humaines avec un social très haut, dans le bleu, à qui l’on demande de licencier des gens qui n’ont pas démérité: c’est très dur. Ce frottement de valeurs est souvent extrêmement difficile à gérer. Nous proposons de travailler avec les entreprises sur le décalage entre les valeurs qu’elle prône et les réalités économiques vécues par les collaborateurs. PULSIONS aide grandement dans ce travail d’adaptation entre la perception et la réalité.
Finalement la valeur ajoutée de PULSIONS, n’est-elle pas dans l’aide à la prise de conscience de ce que l’on fait dans certaines circonstances?
Oui, complètement! Et avec PULSIONS nous utilisons le verbe « faire » et non le verbe « être ». L’objectif est de concrétiser dans le quotidien cette prise de conscience.